Risquer sa vie, son confort sur une parole
Une parole pleine, pleine de ce désir qui fait vivre
Pleine d’un accord avec soi-même
Pleine d’un vide, d’une place laissée, d’une disponibilité
intérieure
Perdre l’illusion d’être comprise et entendue ?
Perdre pour marcher vivante sur la terre des vivants
Habiter le lieu de mon enracinement, m’installer vraiment en
humanité
M’installer en humanité sans chercher à convertir qui que ce
soit à ma vision
M’installer en humanité, m’y enraciner et écouter de
tous les pores de ma peau
Ecouter l’humanité qui se dit, qui se cherche
Marcher vivante sur la terre des vivants ?
Vivante de la parole qui circule et dont personne n’est
propriétaire
Vivante de ce désir donné et qui fait élan
Vivante d’accepter de perdre de vains espoirs et croyances
Vivante de l’écoute de l’Autre en soi et chez les autres
Vivante de porter le Réel et de tenter de le circonscrire
M’engageant en humanité, de tout mon Etre
Choisir la perte et le vide comme lieu de solidité ?
La perte de l’imaginaire pour oser se confronter avec le
réel et avec le symbolique
La perte de l’imaginaire du toujours possible pour aller vers l’incarnation du possible ?
La perte de l’imaginaire de changer les autres pour aller vers ce qui est entre mes mains ?
La perte de l’idéal à atteindre pour aller vers ce qui donne sens et vie aujourd’hui ?
La perte de la priorité donnée aux règles pour aller vers la priorité du vivre-ensemble à bâtir ?